Apprendre des listes de mots

Suite à une discussion très tardive avec une amie (mais pourquoi toutes mes copines en IEF ont des coups de stress à minuit trente, hein ?), j’ai trouvé le contenu assez important pour en faire un article.

Je remarque que vous être très nombreux à ne pas savoir comment faire apprendre l’orthographe lexicale à vos enfants. Ils ont tous des listes de mots à apprendre chaque semaine, la plupart du temps pour des dictées flash journalières (ce que nous pratiquons depuis de nombreuses années et qui est très profitable aux enfants).

On trouve de très bonnes idées sur internet, notamment ici, sur cet article.

Il se base sur la multisensorialité. La grande mode est aux stratégies d’apprentissage : votre enfant est-il visuel, auditif ? Sincèrement, pour les miens, je n’en sais rien du tout ! C’est tellement enfermant de réduire les apprentissages à une stratégie. Apprendre, c’est tellement plus compliqué …

Je vous livre ici ma pratique, fruit de mon expérience, de mes observations (surtout avec Milo, dysorthographique).

  1. Lire la liste de mots avec l’enfant.
  2. Lui demander s’il y a des mots qu’il connaît déjà, lui faire épeler pour vérifier, les éliminer de la liste.
  3. Pour les mots restants, laisser le soin à l’enfant, pour chaque mot, de verbaliser la difficulté : il y a deux t, il y a un h muet …
  4. Pour lever les difficultés, faire des rapprochements avec d’autres mots, trouver des mots de la même famille pour les lettres muettes finales, ou carrément, prononcez-les ! On a souvent dit « chocolattttt » en prononçant le t, ce qui a pour but de faire rire l’enfant. Et en riant, on retient beaucoup mieux.
  5. Poser des questions autour des mots, comme par exemple :
    1. Il y a une lettre muette dans le mot « homme », laquelle ?
    2. Quelle est la troisième lettre du mot architecte ?
    3. Comment s’écrit le son « an » dans éléphant ?
    4. Qu’elle est la lettre finale du mot blanc, et pourquoi ?
    5. Peux-tu fermer les yeux, voir le mot, et me l’épeler à l’envers ?
  6. Dire un mot à l’enfant. Lui laisser le soin de placer ce mot au sein d’une phrase. Le laisser écrire cette phrase (on ne corrigera que l’orthographe du mot à apprendre). Créer un contexte, c’est PRIMORDIAL ! Trouver un support sympa pour écrire, qui libère l’enfant de la contrainte du geste graphique : ardoise, crayons woody sur les vitres, ordinateur …
  7. Si certains mots sont encore faux, le faire écrire sur un post-it à l’enfant. Le coller dans un endroit de passage fréquent (placard de l’entrée, miroir de la salle de bain …), lui demander d’épeler le mot à chaque passage devant le placard … (certains enfants épellent mieux en sautant à chaque lettre !)

Ce protocole peut paraître long et fastidieux. Mais il donne à l’enfant des clés pour mémoriser, jusqu’à ce qu’il s’empare lui-même de ces stratégies (j’en suis là avec mes enfants, ça libère fortement !)

Quelques liens utiles :

Merci d'avoir lu cet article. Retrouvez tous mes livres en cliquant ICI.

7 commentaires sur « Apprendre des listes de mots »

  1. Chez nous, la 1ère chose que l’on fait est de créer une histoire avec les mots. On l’écrit sur un support mural et on s’amuse à effacer certains des mots : les parents effacent ceux à apprendre et ma fille les autres. Parents et enfant doivent deviner et épeler les mots disparus pour les faire réapparaitre 🙂

    1. C’est une excellente technique pour les « dys » qui ont besoin de se faire des films avant de passer de passer à l’écran mental du mot, même avec les mots les plus compliqués, cette technique marche très bien avec mon fils « dys », c’est en fait simple mais ça marche très bien pour l’orthographe lexicale.

  2. Je rajouterais: mettre en couleur les lettres difficiles, proposer d’imaginer un dessin si le mot ne se retient pas bien (orthographe illustrée) et je propose aussi de sauter de lettre en lettre avec un parcours du combattant (ex: le c est un arc on tire un flèche puis le a est un trampoline…) L’enfant avance en énonçant la lettre et en proposant l’activité motrice associée. Il épelle à l’endroit puis fait le chemin à l’envers. S’il se trompe c’est retour à la case départ. Ils adorent! Varier les supports, les modes de restitution(questions sur le nombre de lettres, épeler endroit/envers, écrire avec un stylo imaginaire… Sous forme de mini défis a différents moments de la journée) amusez vous bien!

  3. Connaissez vous les livres de Sandrine Campese, qui propose justement de retenir l’orthographe avec des mots illustrés ? https://amzn.to/35CjZdN .
    Si oui, qu’en pensez-vous ? Je souhaite en acquérir un et je cherchais justement des avis. 🙂

    1. Oui j’ai déjà parlé sur le blog de l’orthographe illustrée. C’est une solution pour les mots invariables par exemple, mais comme dit l’orthophoniste de mon fils, on ne peut pas apprendre tous les mots de cette façon. Il faut donc créer d’autres chemins d’apprentissages.

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