Partir en live, sortir de son corps, devenir zinzin, être à l’ouest, partir en vrille … ça vous parle ? Ces moments, vous les vivez avec vos enfants, tous les jours, ou de temps en temps ? Mais comment les gérez-vous ?
A la maison, ces moments sont plutôt fréquents, répétés au cours de la journée, pendant un travail, pendant les temps libres, pendant les temps de toilette/habillage, pendant les temps de départ de la maison (ah, ce moment affreux où tu dois vraiment te dépêcher )…
Milo aurait des troubles supposés de l’attention. Je dis « aurait » car nous n’avons jamais fait confirmer le diagnostic par la neuropsy, nous avons abandonné cette voie qui ne proposait que des traitements médicaux. L’IEF (qui nous évite de lire « le comportement nuit aux apprentissages » comme en petite section par exemple) et les aménagements du temps à la maison ont résolu la majorité de ses problèmes de « comportement » (moi, je le trouve extraordinaire mon fils … mais les normes sociales hein …) :
- il peut se lever à l’heure qu’il souhaite (les jours où on tente de le réveiller, ça part en live …),
- nous anticipons au lieu de courir, et avons arrêté, la plupart du temps, de dire « dépêche-toi »,
- nous avons supprimé la télé, qui, certes, agissait en calmant sur lui, mais qui décuplait ses troubles dès l’arrêt …, les jeux vidéos sont ultra limités,
- il est supplémenté en magnésium,
- il n’ingère aucun colorant, et ne mange plus de bonbons ou sucreries,
- il pratique trois sports (danse, équitation, escrime),
- il est libre de choisir ses activités, et ça, vraiment, ça n’a pas de prix pour lui !
Le tout est évidemment enrubanné de bienveillance, de communication non violente, parce que, oui, c’est la clé ! J’entends bien qu’il n’est pas simple d’user de bienveillance avec un enfant au comportement difficile, mais, vraiment, vraiment (oui, j’insiste), ces enfants ont besoin de sentir leur réservoir affectif déborder pour se sentir en confiance, et pouvoir se concentrer.
Pas simple de proposer ses bras et du contact quand cet enfant au grand besoin d’amour nous a énervé toute la journée, pas toujours facile de chuchoter à son oreille au lieu de lui crier dessus. Vous trouverez une liste de livres qui m’ont aidée à aller vers la bienveillance (mais rien ne vaut les discussions entre copines convaincues par la CNV pour avancer !).
Apaiser et attendre le retour au calme, décrire les sentiments ressentis, proposer une solution : avec le temps, avec beaucoup de patience, ça fonctionne ! Cette bienveillance dans laquelle il évolue depuis plusieurs années lui a permis d’avoir un très grand recul sur ses agissements : il parvient désormais à s’analyser et à adapter son comportement plus rapidement.
Mais, pour les moments où il est complètement « désincarné », où il part en cacahuète, en vrille, ou tout ce que vous voulez, ou encore les moments où notre propre réservoir affectif au ras des pâquerettes ne nous permet plus d’user de bienveillance, nous avons des trucs et astuces en tout genre : en voici quelques-uns que nous utilisons en ce moment (il a 7 ans désormais, les outils ont évolué avec le temps). Hop’toys nous a envoyé quelques pépites à tester, que nous avons intégrées à notre quotidien déjà bien sous contrôle 🙂
Le timer
Tout d’abord, voici un petit timer magnétique qui accompagne désormais notre quotidien. Il est petit, discret, il s’emporte et se colle partout, et surtout, le disque visuel est bleu, et non rouge comme sur la plupart des modèles existants, c’est beaucoup plus apaisant ! Il est un peu bruyant, on entend le tic-tac dans le silence total, mais comme nous ne parvenons jamais à obtenir le silence à la maison, ce bruit de fond ne nous dérange pas (du moins, moins que le bulleur de notre aquarium, qui lui, me rend complètement dingue !).
Il est accroché sur la porte d’entrée de la maison, et sert pour accompagner les moments de toilette ou de travail, afin de favoriser la concentration durant la tâche à accomplir.
Les moments de toilette/habillage sont difficiles à gérer pour Milo. Pendant un temps, nous avions utilisé une cible du matin, mais il se trouve désormais trop âgé pour l’utiliser (avec ses mots à lui, ça donne plutôt « Nan, mais c’est pour les bébés ton truc, là ! »).
Pour cette raison, le timer fonctionne bien, avec toujours, avant utilisation, la question :
« De combien de temps penses-tu avoir besoin pour … ? »
Les défis, il aime ça, alors, de temps en temps, quand vraiment je pense que le moment de la toilette va être compliqué, je lui demande s’il a besoin du timer.
Nous pourrions utiliser un minuteur, mais le temps restant ne serait pas visible, nous pourrions nous servir de sabliers, mais il faudrait en cumuler plusieurs de durées différentes.
De la même façon, durant un travail qui demande une concentration extrême (ici, les divisions avec le matériel Montessori où il ne faut pas perdre le fil de la manipulation), il utilise le timer à côté de lui. De temps en temps, il jette un œil dessus et ça l’aide à se recentrer sur sa tâche.
Le timer sert également pour limiter les temps de jeux/travail à l’ordinateur. On négocie un temps ensemble, il tourne la roue du timer, va jouer, et quand il entend la sonnerie, il stoppe son jeu (et sa colère est donc dirigée vers le timer, et non vers moi-même : plutôt cool pour Maman !).
Le balle anti-stress
Entre deux phrases à écrire, elle aide à évacuer les tensions ! Il utilise ce modèle, envoyé par Hop’toys. Par précaution, je l’ai lavée avant emploi, mais elle ne sentait vraiment pas fort à l’ouverture du sachet (contrairement à d’autres modèles utilisés auparavant, bien toxiques …). La couleur est apaisante, le son qu’elle produit au malaxage également, le toucher agréable, les microbilles à l’intérieur sont surprenantes et massantes 🙂 Elle a déjà été triturée dans tous les sens, collée au plafond, lancée, étirée, et elle résiste plutôt bien !
Le ballon de gym et les postures de travail
Nos enfants travaillent tous les deux sur ballons. Ils ont remplacé nos chaises pour le travail sur table. Pour Zoé, le ballon sert à modifier sa posture et au renforcement musculaire, par rapport à ses problèmes de bassin/dos. Pour Milo, il sert à libérer les tensions pour remobiliser l’attention lors des travaux nécessitant beaucoup de concentration.
Entre chaque ligne d’écriture, entre chaque mot de dictée, quelques sauts sur le ballon l’aident à continuer.
Ces ballons, on les trouve un peu partout, il s’agit de ballons de gym. Les nôtres viennent de chez Décathlon.
Le reste du temps, il travaille par terre, sur tapis, ou encore retourné sur le canapé la tête en bas, ou en sautillant dans le salon … Le plus drôle, c’est que sa petite sœur a tendance à prendre le même chemin, chouette, de belles années en perspective 🙂
La pioche à idées
Le truc maison qui nous sauve vraiment depuis quelques temps, c’est la pioche à idées, installée sur la porte d’entrée (sac à pioche rose), intitulée par Milo : »Quand je me sens partir hors de mon corps, quand je deviens zinzin ».
Cette pioche continent des idées d’activités qu’il peut aller piocher quand il ne sait pas quoi faire, quand il tourne en rond et qu’il se sent aller vers des comportements inadaptés (en général, dans ce cas, il finit par aller titiller les habitants de la maison, ou par opter pour des jeux interdits à la maison …).
Le succès de cette pioche réside dans le fait qu’il a établi lui-même la liste du contenu, que nous l’avons tapée ensemble à l’ordinateur, qu’il l’a plastifiée et découpée : bref, c’est son outil à lui, et il fonctionne à merveille.
Voici donc quelques outils qui nous aident au quotidien. Ces outils fonctionnent un temps, puis ils ont besoin d’être adaptés, renouvelés. Alors, on cherche, on adapte, et on tient bon !
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